Avantages et inconvénients du scooter électrique par rapport au scooter thermique
Les scooters électriques sont en train de s’imposer et de remplacer petit à petit les scooters thermiques. Voici un récap sur les avantages et inconvénients de l’un par rapport à l’autre.
Pollution
Le scooter thermique rejette dans l’atmosphère du gaz carbonique, des oxydes d’azote et des particules fines. Le scooter électrique ne connait évidemment pas ce problème mais les produits chimiques contenus dans sa batterie ont un potentiel polluant très important. C’est pour cette raison qu’une directive européenne de 2006 impose aux constructeurs de véhicules électriques de recycler au moins 50% des composants des batteries au Lithium et 65% des batteries au plomb.
Autonomie
C’est le point fort de la solution thermique : on refait le plein en 2 minutes dans une station service avec une autonomie de plus de 100 km. Cependant les véhicules électriques sont en train d’améliorer leur temps de charge. Les prises rapides permettent un recharge en ½ heure mais cette solution n’est pas encore généralisée sur les 2 roues.
D’après les statistiques de l’INSEE, sur le territoire français, la distance moyenne domicile-travail est de 26 km et un salarié sur deux travaille à moins de 8 km de chez lui.
Le scooter électrique est donc tout à fait approprié pour ce genre de trajet.
Entretien
Le scooter électrique ne nécessite pas tout l’entretien des 2 roues thermiques.
Le moteur électrique étant placé dans la roue arrière, il n’y a pas les problèmes lié à la distribution : pas de chaîne ou de courroie à entretenir, pas d’embrayage, pas d’huile de graissage, pas de vidange.
Pas non plus de problème d’allumage (bougies à changer), pas de filtre à air ni de filtre à huile à remplacer.
Comparé au moteur thermique, il y a très peu de pièces mobiles, très peu de mécanique, pas de bielle qui casse, de segment à remplacer, pas de joint de culasse…
Un scooter électrique est beaucoup plus simple qu’un scooter thermique. Sa partie motrice n’est composée que de 3 éléments : un moteur intégré dans le roue, un contrôleur électronique et une batterie.
Le moteur et le contrôleur sont très fiables et tombent très rarement en panne. La qualité de la batterie peut varier d’un constructeur à l’autre mais elles sont généralement plutôt fiables.
Concernant la partie cycle, c’est-à-dire l’entretien des plaquettes de frein, des pneus et des amortisseurs, le scooter électrique a les mêmes contraintes que le scooter thermique. Sans doute faut-il changer les plaquette de frein plus fréquemment car le frein moteur sur l’électrique est moins puissant que sur le thermique.
Batterie
Elle est composée de deux parties : les cellules et le BMS (Battery Management System). La qualité du BMS est très important car il protège la batterie en cas de surcharge et gère son chargement. C’est un composant essentiel pour la sécurité.
Les cellules ont une performance (rapport Wh/kg) qui dépend de ses composants chimiques. Les composants les plus utilisés pour les véhicules électriques sont Lithium-ion et Lithium-polymère qui peuvent accumuler 120 à 150 Wh/Kg. Les batteries au plomb ne dépassent pas les 75 Wh/Kg.
Chaque batterie à une durée de vie qui s’exprime en nombre de cycles.
Typiquement une batterie Lithium-ion est faite pour fonctionner 800 cycles. Sur une batterie de 1 400 Wh qui permet une autonomie de 60 km par charge, cela représente 48 000 km parcourus.
Il y a principalement deux sources pour les cellules : chinoise et coréenne.
Les cellules chinoises sont moins performantes mais à prix plus abordable. Elle sont aussi plutôt fiables. Les cellules coréennes sont plus performantes mais aussi nettement plus chères. Elles proviennent de marques établies comme Samsung ou LG. Des cellules chinoises proviennent également de grandes industries chinoises mais moins connues du grand public.
Réparations
En dehors des problèmes d’entretien listés plus haut, les réparations sont nécessaires en cas de chute ou de choc. Sur ce sujet l’électrique et le thermique sont équivalents. En cas de choc important, notamment sur la roue avant et sur la fourche, il est impératif de faire réparer par un professionnel habilité (réparateur de 2 roues).
Recharge
La batterie Lithium d’un scooter électrique équivalent 50 cc (catégorie CL) pèse une dizaine de kg. Elle peut donc être amovible. C’est un grand avantage pour ce type de scooter car on peut extraire la batterie et la charger n’importe où sur une prise 220 V standard.
Les scooters plus puissants de la catégorie 125 cc par exemple sont équipés de batteries nettement plus lourdes et donc non amovibles. Il faut donc disposer d’une prise de courant dans son garage ou sur son parking. Le temps de charge reste assez uniforme et dure environ 6 heures. Il est contre indiqué l’utiliser des chargeurs plus puissants pour charger plus vite car cela abime la batterie et diminue sa durée de vie.
Il commence à se développer des batteries de nouvelle génération permettant une charge rapide (1/2 heure) mais pas encore accessible à prix raisonnable pour les 2 roues.
Conduite
Concernant la conduite, le scooter électrique a plus de couple au démarrage car la pleine puissance est disponible immédiatement contrairement au moteur thermique qui doit monter dans les tours (surtout pour le moteur 2 temps). Toute personne essayant un scooter électrique pour la première fois va trouver qu’il accélère un peu fort sur les premiers mètres. Il faut donc un peu de pratique pour apprendre à doser son accélération mais quand on est habitué, il est très agréable de disposer de ce couple énergique pour circuler.
Autre point de différence : le bruit. Le scooter électrique étant très silencieux il faut faire plus attention aux piétons qui ne vous entendent pas. Cette situation est similaire à la conduite en vélo. Un cycliste sait que roulant sans faire de bruit il doit redoubler sa vigilance vis-à-vis des piétons.
Economie
C’est ici le point fort du scooter électrique. Le prix de l’essence ayant beaucoup augmenté ces dernières années, la différence est sans appel.
Le plein d’un scooter thermique coûte environ 10 euros pour une centaine de Km d’autonomie. Pour un scooter électrique le coût de la recharge est de 0,20 € pour une soixantaine de km.
Pour un usage quotidien de 30 km, le propriétaire d’un scooter thermique dépensera 90 € par mois soit 1 080 € par an. S’il passe à l’électrique, ce montant devient 3 € par mois, 36 € par an.
En conclusion, le scooter thermique garde encore l’avantage sur le plan de l’autonomie mais sur tous les autres points c’est l’électrique le gagnant.
Cette autonomie limitée, qui freine l’expansion de l’électrique, est en pleine évolution. Beaucoup de laboratoires de recherche y travaillent partout dans le monde et de nombreuses voies sont ouvertes, notamment celles des batteries Lithium-air qui pourrait décupler la quantité d’énergie stockée.
Comme toujours, la technologie progresse et balaie sans pitié les technologies précédentes. Il est fort à parier que les 2 roues thermiques ont entamé leur déclin.
En résumé, le scooter électrique a l’avantage de ne pas émettre de pollution atmosphérique mais il y a tout de même un impact environnemental en raison de la production de ses batteries. De plus, il n’a pas la même autonomie que le scooter thermique mais cela peut être suffisant pour de nombreux trajets. En ce qui concerne l’entretien, le scooter électrique est nettement plus simple à entretenir que le scooter thermique. Cependant, il faut tenir compte de la durée de vie et du coût de remplacement de la batterie. En fin de compte, le choix entre un scooter électrique et un scooter thermique dépend de l’utilisation et des préférences personnelles de chaque individu.